Louis Rivier au Château Mercier

Une vue de la salle à manger du Château Mercier
(Propriété du Musée d’art du Valais)

(tempera sur panneau de bois, 1907-1910)

Image : © François Panchard

Louis Rivier au Château Mercier

Une musicienne

(tempera sur panneau de bois, 1907-1910)

Louis Rivier au Château Mercier

Paysage

(tempera sur panneau de bois, 1907-1910)

Louis Rivier au Château Mercier

Une vue de la salle à manger du Château Mercier
(Propriété du Musée d’art du Valais)

(tempera sur panneau de bois, 1907-1910)

Image : © François Panchard

Louis Rivier au Château Mercier

La Ronde, détail

(tempera sur panneau de bois, 1907-1910)

Louis Rivier au Château Mercier

La Ronde, détail

(tempera sur panneau de bois, 1907-1910)

Louis Rivier au Château Mercier

La Ronde, détail

(tempera sur panneau de bois, 1907-1910)

Louis RIVIER était encore très jeune lorqu’il entreprit la décoration de la salle à manger du château Mercier à Sierre (Valais, Suisse). En effet, c’est en 1907 que le propriétaire, Jean-Jacques Mercier, lui confia ce travail. Le peintre n’avait alors que 22 ans !

Jean-Jacques Mercier connaissait Louis RIVIER par l’entremise de l’un de ses fils cadets qui était un camarade d’école et un ami du peintre depuis l’âge de 10 ans. Industriel et mécène, il lui avait déjà acheté une toile de six mètres carrés représentant un paysage de forêt. Pourquoi avoir choisi Louis RIVIER pour le décor de la salle à manger de Pradegg ?  Sans doute par amitié, par goût pour sa peinture et pour l’encourager dans sa jeune carrière.

La conception de ce décor reflète le rôle qu’on attribuait au tournant du siècle dernier à la salle à manger qui devait être un lieu d’intimité familiale. Il s’agit d’une allégorie de l’harmonie avec comme motifs iconographiques la musique, l’enfance et la nature, thèmes chers à la famille selon les valeurs de l’époque.

Cliquez ici et découvrez les oeuvres de Louis RIVIER au Château Mercier (© François Panchard)

L’ensemble se compose de neuf panneaux enchâssés au sommet de parois lambrissées. Au centre de la plus grande paroi se trouve une ronde de douze enfants, évocation symbolique du printemps : un ciel bleu, des cumulus, une colline avec une prairie en pente parsemée de dents-de-lion et de cardamines. De part et d’autre, on trouve les autres panneaux, plus petits, disposés tantôt en frise, tantôt en dessus-de-porte, avec, pour quatre d’entre eux, une jeune musicienne qui se détache sur un fond qui n’est que le prolongement du paysage principal.

D’après Pascal Ruedin (*), auteur d’un livre sur le château, les six enfants de Jean-Jacques Mercier sont représentés dans cette ronde, ainsi que trois conjoints et les premiers petits-enfants du couple Mercier de Molin, tous réunis dans une imaginaire enfance commune grâce à une manipulation chronologique. Cet exemple de télescopage n’est pas unique dans l’œuvre de Louis RIVIER. On le retrouve, par exemple dans les fresques de l’église de Dénezy.

(*) Pascal Ruedin, Le Château Mercier, Sierre 1998

La Ronde

(tempera sur panneau de bois, 1907-1910)

La Ronde, détail

(tempera sur panneau de bois, 1907-1910)

La Ronde, détail

(tempera sur panneau de bois, 1907-1910)

Un paysage

(tempera sur panneau de bois, 1907-1910)

Une musicienne

(tempera sur panneau de bois, 1907-1910)

S’agissant de couleurs, il est intéressant de noter que Louis RIVIER abandonna pour ce décor l’aquarelle ou la peinture à l’huile dont le maniement ne lui convenait pas et qui avaient été à l’origine d’expériences malheureuses. Il jeta son dévolu sur une nouvelle technique, la détrempe à l’œuf, qu’il utilisera ensuite pour toutes ses décorations jusqu’à la mise au point du « procédé spécial » en 1940.

La décoration de Sierre fut à l’origine d’une autre expérience décisive dans la carrière de Louis RIVIER. Jusque là, le peintre avait toujours travaillé en atelier. Il prépara et exécuta donc chez lui les panneaux sur des feuilles de bois. Il les transporta ensuite dans la salle à manger de Pradegg et les fixa à la paroi. Mais le résultat ne fut pas à la hauteur de ses attentes. Le changement de milieu et d’atmosphère en modifièrent entièrement l’éclat. Il dut reprendre presque complètement le paysage, ce qui lui coûta de longs et fastidieux efforts. La leçon porta ses fruits : Louis RIVIER ne peignit jamais plus ses décorations monumentales qu’à même le mur.